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Page:Le Play, L’Organisation De La Famille, 1884.djvu/13

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Américains du Nord, les Anglais et les Allemands. Les habitudes de politesse et de courtoisie[1] que les Européens prenaient pour modèles cèdent chaque jour à des invasions de mœurs grossières. Rompant leurs antiques liens de respect et d’affection, les diverses classes de la société sont divisées par la haine et l’envie. La classe la plus nombreuse, loin de pousser comme autrefois jusqu’à la routine l’amour des coutumes nationales, est travaillée par un insatiable besoin de nouveauté. L’ancien état de bien-être et d’harmonie se détruit dans les ateliers de travail ; et le même désordre se montre

  1. Les écrivains qui se dévouent à propager la paix sociale dans l’Occident doivent unir leurs efforts à une époque où les organes favoris de l’opinion poussent à un antagonisme universel les diverses nations, les diverses classes de chaque société, les membres de chaque atelier et de chaque foyer. C’est donc ici le lieu de signaler à mes lecteurs les écrits où mon ami M. David Urquhart expose, avec les brèves formules qui lui sont propres, les conclusions qu’il a tirées, comme moi, des pratiques de l’Orient. M. Urquhart insiste particulièrement sur les égards mutuels imposés aux nations par le droit des gens, aux individus par la dignité des mœurs. L’auteur est revenu récemment sur l’importance des bonnes manières qui se perdent dans l’Occident, qui se conservent dans l’Orient, et qui se reproduisent toujours aux époques d’ordre par les rapports naturels de l’âge, de la parenté, de la hiérarchie. Il vient de signaler l’urgence de cette seconde partie de la réforme dans un ouvrage ayant pour titre : La Désolation de la chrétienté par la substitution de la familiarité à la politesse (1 vol. in-8o ; Genève, 1871).