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mination, un accroissement de ressources et une diminution de charges. Ceux des enfants qui entrent dans les ordres ou dans une congrégation religieuse concourent non moins efficacement à assurer la conservation intégrale du bien de famille : il est d’usage, en effet, qu’ils cèdent de suite à l’aîné leur part de patrimoine.

Les mêmes combinaisons se renouvellent par périodes de 24 à 28 ans correspondant à l’intervalle qui s’écoule moyennement entre deux naissances successives d’héritier. Pendant ce temps la famille établit au dehors au moins 6 ou 7 enfants et souvent davantage (§ 18). Cette même maison assure une vie heureuse à ceux de ses rejetons qui, à raison de quelque imperfection physique ou intellectuelle, ne pourraient prospérer comme chefs de famille ; elle est un asile toujours ouvert pour ceux qui échouent dans leurs entreprises, et particulièrement pour le soldat invalide. Elle conserve une situation digne aux vieux parents et aux membres infirmes de la communauté. En outre, dans chaque période de 4 ans, la même famille achetant seulement hors de son domaine, pour compléter sa provision, 800 fr. de céréales, livre au commerce, en bestiaux seulement, une valeur beaucoup plus grande : elle amène notamment aux deux marchés de la vallée (§ 27) 2 chevaux ou mulets propres au service de l’armée, 32 bêtes à cornes et 240 moutons ou brebis.