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raient bientôt que, pour les catholiques les plus éminents, la liberté et la religion sont désormais inséparables ; que sous leur influence, nonobstant quelques intermittences dues à l’imperfection humaine, cet accord se produit de plus en plus dans les esprits. En second lieu, les hommes religieux devraient avoir sans cesse devant les yeux un passé regrettable pour se rendre compte des craintes exagérées de l’opinion, et pour écarter des préventions qu’ils ne peuvent négliger, alors même qu’elles seraient complètement injustes. Leur mission spéciale est de gagner des cœurs ; c’est à eux surtout que revient la tâche d’établir, par une conduite prudente et par une constante sollicitude, l’harmonie qui existe si heureusement ailleurs entre la religion et l’opinion publique.

En ce qui concerne l’autorité paternelle, aucune considération analogue ne saurait faire craindre à nos hommes d’État de la fonder sur les principes établis aux États-Unis et en Angleterre[1]. Le droit de tester, base nécessaire de cette autorité, est, en effet, adopté par les deux peuples qui pratiquent le mieux la liberté civile ; il s’adapte d’ailleurs, chez eux, à des formes de souveraineté fort opposées.

À ce point de vue, notre état social, pour concilier désormais la stabilité avec « le pro-

  1. La Réforme sociale, 54, V. IX.