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Page:Le Play, L’Organisation De La Famille, 1884.djvu/235

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août, elles vivent exclusivement d’herbes broutées dans les pâturages communs des hautes montagnes voisines du germ. Les vaches sont soignées au germ par le domestique (§ 18), qui y séjourne pendant toute la belle saison, en même temps qu’un fils chargé de la garde des brebis. L’une des filles monte chaque jour au germ les provisions nécessaires à ces deux bergers et en rapporte le lait, le beurre et le fromage. N’ayant guère à craindre dans ce district les attaques des loups et des ours, les bergers emploient la majeure partie de leur temps à confectionner avec adresse les meillans, les couéras, les clédas, les burguets (§ 22) et une multitude d’objets en bois, au profit de la communauté ou à leur profit personnel [§ 32 (9)]. Ils exécutent en outre, aux époques indiquées ci-dessus, le transport des fumiers le balayage des prairies, l’entretien des clôtures, la conduite des eaux, enfin la récolte des foins et des regains. Ils descendent alternativement une fois chaque quinzaine pour assister, à Cauterets, à la messe du dimanche.

La famille tire de l’exploitation des brebis, c’est-à-dire de la vente des agneaux, des brebis grasses, de la laine, du lait et du beurre (mêlés a ceux des vaches), l’autre tiers de sa recette en argent. Les brebis sont gardées pendant l’hiver dans les étables du domaine ; cependant il n’y a pas un seul mois de la saison rigoureuse pendant