Page:Le Play, L’Organisation De La Famille, 1884.djvu/325

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cole, d’expansion coloniale, de progrès commercial[1], d’essor de la population[2].

Certes, ces questions sont d’une extrême gravité ; mais elles sont toutes liées à la question primordiale de la famille et seront toutes résolues en même temps qu’elle. C’est donc à la famille qu’il faut s’attacher avant tout.

Que le père puisse reprendre l’usage du testament et son autorité sur les siens ; qu’au lieu d’être condamné à la douleur de savoir qu’après lui l’œuvre de sa vie sera détruite, licitée, convertie en tas d’écus qu’on partage, il puisse transmettre son domaine, son atelier ou son comptoir à l’héritier de son choix, sauf à donner à ses autres enfants de légitimes compensations, que lui conseilleront son affection et sa clairvoyance ; que, dans notre société en voie de désagrégation,

  1. Voir la vigoureuse étude du regretté comte de Butenval sur les Lois de succession appréciées dans leurs effets économiques par les chambres de commerce de France (4e édition. Firmin-Didot).
    Voir aussi dans le Bulletin du comité central des chambres syndicales les discussions qui ont rempli les séances des 20 juin et 20 juillet 1876, et qui ont abouti aux vœux suivants :
    1° Faculté au père de famille de composer les lots, sans rendre le morcellement obligatoire, comme le veut aujourd’hui l’article 826 du Code.
    2° Réduction a cinq ans du délai imparti à l’action en rescision par lésion de plus du quart.
    3° Adoption de la valeur au moment du partage pour l’estimation des biens on cas de demande en rescision.
  2. Voir notre travail sur la Question de la population en France et à l'étranger (Réforme sociale, n° du 1er juillet 1883.)