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membres des moyens assurés de travail et d’existence.

Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans le détail des mesures imaginées pour satisfaire cette nécessité sociale, aussi bien par l’empire chinois avec la transmission intégrale du champ patrimonial[1] que par la république des Etats-Unis avec ses lois de l’Homestead[2] et par la monarchie allemande avec son Hoeferolle pour les domaines agglomérés (bauernhofe) des paysans du Lunebourg, du Hanovre et de la Westphalie[3].

Ce sont là des solutions variées du même problème. Par des moyens adaptés à la diversité des situations, elles tendent toutes au même but, c’est-à-dire à la consolidation des familles rurales et de la petite propriété, qui constituent partout le fondement le plus solide de la grandeur et de la force même d’un pays.

  1. La loi garantit à tout paysan son champ patrimonial, qui est inaliénable ; ce champ est aussi sacré que l’homme lui-même dont il assure les moyens d’existence et l’indépendance. Sur les 330 millions d’hectares qui constituent le territoire de la Chine proprement dite, 70 à 75 millions sont ainsi assurés pour jamais aux familles qui les possèdent. (La Revue nouvelle, n° de mai 1883. — La Chine contemporaine, par M. Simon.)
  2. Voir les Etats-Unis contemporains, par M. Claudio Jannet, ch. xv, p. 262. Voir aussi, à l’Annuaire de législation comparée, l’acte du 22 mars 1872 de l’Illinois.
  3. Voir dans la Réforme sociale : n° du 15 mai 1883, Une Ligue de paysans contre le partage forcé en Westphalie, par M. Ardant, p. 506-516 ; n° du 1er  juillet 1883, La Réforme des lois de succession, par M. Claudio Jannet, p. 66-84.