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Assurément, dans une œuvre comme celle de la conservation des foyers domestiques, et de la création de nouvelles familles, en état d’apporter à leur tour au pays des forces rajeunies à tous les degrés de l’échelle sociale, l’inspiration morale a un rôle prépondérant à remplir. Mais il ne faut pas perdre de vue que les bonnes mœurs ne se conservent pas sans les lois et contre les lois. La réforme législative est donc, elle aussi, une nécessité. C’est avec cette conviction que nous nous sommes efforcé d’en fixer les principaux traits, en tenant compte à la fois et des traditions propres à notre race, et de l’état des mœurs dans la société contemporaine.

Note additionnelle. — Au moment où nous corrigions les épreuves de ce travail, nous avons trouvé dans la Revue catholique des institutions et du droit (n° d’avril 1884) une remarquable étude de M. Carouyère, ancien agrégé des facultés de droit, doyen de la faculté libre d’Angers, sur les droits et devoirs du père de famille quant à la transmission de ses biens. Les conclusions de l’auteur sont à peu près les nôtres, en ce qui touche le droit de disposition. Il propose de plus une modification à la loi ab intestat, analogue à celle réclamée par M. de Lavergne. (Voir ci-dessus, § IV, note 13.) Cette proposition emprunte une importance toute particulière à la haute compétence de son auteur : elle montre une fois de plus comment noire législation peut être améliorée, et mise en harmonie avec les besoins économiques du temps par des modifications conformes à son économie générale et au génie de notre race.

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