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combattu directement le Décalogue. Il a même été signalé, par l’un des plus renommés[1], comme le code suprême de la sagesse. Ce code, appuyé sur la tradition, présente donc un moyen sûr de grouper, en un faisceau réformiste, beaucoup d’hommes que divisent aujourd’hui des erreurs inspirées par l’esprit de nouveauté.

§ 4

Le deuxième principe de la Constitution : l’autorité paternelle.

L’autorité paternelle est formellement instituée par le IVe commandement du Décalogue. Elle est tout d’abord imposée par la nature même de l’homme, comme l’unique pouvoir humain, et elle s’est toujours perpétuée, sans rivale, chez les familles primitives. Elle repose à la fois sur la loi écrite et la coutume chez deux nations

  1. P.-J. Proud’hon, qui a publié tant d’aberrations sur la religion et la science sociale, a été mieux inspiré en analysant le Décalogue. Il le ramène à sept groupes de vertus et de devoirs ; puis il conclut en ces termes : « Quel magnifique symbole ! quel législateur, que celui qui a établi de pareilles catégories, et qui a su remplir ce cadre ! Cherchez dans tous les devoirs de l’homme et du citoyen quelque chose qui ne se ramène point à cela, vous ne le trouverez point. Au contraire, si vous me montrez quelque part un seul précepte, une seule obligation irréductible à celle mesure, d’avance je suis fondé à déclarer celle obligation, ce précepte hors de la conscience, et par conséquent arbitraire, injuste, immoral. » (De l’Utilité de la célébration du dimanche, I, 13 et suiv.)