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en effet, naît à la fois vicieux et libre ; il sera donc toujours enclin à déchaîner la discorde. D’un autre côté, la plupart des individus naissent avec des tendances vers le bien qui peuvent être développées presque sans limites par l’éducation. Il n’existe aucune loi fatale qui condamne les sociétés à souffrir, ou qui les empêche de prospérer. Une race d’hommes s’élève toujours à la prospérité, quand elle pratique les principes de la Constitution essentielle ; mais dès qu’elle les enfreint, elle tombe dans la souffrance.

J’ai exposé, dans ce chapitre, les faits généraux de l’histoire universelle, desquels on peut induire les causes de la prospérité ou de la souffrance des nations. J’ai retrouvé dans ces faits la confirmation des vérités que m’avaient fournies l’étude de la nature humaine et l’observation des peuples contemporains. Pour arriver à la conclusion de ce livre, j’ai le dessein d’appliquer, dans le chapitre VI, la connaissance de ces vérités à la recherche des réformes que réclame la souffrance actuelle de l’Europe. Je dois donc insister préalablement sur l’histoire et les caractères spéciaux de ce mal chez les modernes, afin d’en indiquer sûrement le remède : tel est l’objet du chapitre suivant.