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par des traditions qui le dépravent, sous prétexte de l’améliorer. Comme on le voit, celle explication n’est qu’une manifestation particulière de « l’erreur fondamentale ». J’ai exposé, dans les premiers chapitres de ce livre, comment elle est réfutée par la nature même de l’homme, par la pratique de la Constitution essentielle chez les anciens et les modernes.


§ 8

L’évolutionnisme.

Selon la pensée dominante de l’évolutionnisme, telle qu’elle m’est apparue dans les ouvrages et dans les conversations de ses adeptes, les défaillances actuelles de l’humanité ne constituent pas, comme l’enseigne le naturalisme, un régime de corruption et de décadence : elles ne sont que les restes d’une succession infinie de régimes antérieurs où apparaissait seulement le besoin du pain quotidien, où la notion de la loi morale n’existait pas encore. Au surplus, ce trait spécial à l’histoire du globe terrestre n’est qu’un incident de la théorie du « progrès », que la doctrine considère comme la loi suprême de l’univers. À ce point de vue, le monde physique continue à subir, dans la suite des temps, une transformation perpétuelle. Comme tous les êtres