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veloppèrent à la cour fastueuse des derniers Valois (1515). Le mal, propagé par les classes dirigeantes, fut aggravé par les désordres des clercs et des gouvernants. Ce mal eut pour conséquences la réaction exercée par le protestantisme et les catastrophes amenées par les guerres de religion. La prospérité reprit son cours, grâce aux édits de 1598 et de 1629, qui établirent l’esprit de paix entre les catholiques et les protestants. La révocation de ces mêmes édits, en 1685, réveilla les passions religieuses et ramena la souffrance. À partir de cette date funeste commença une ère de décadence. Elle avait été préparée, dès 1661, par le gouvernement personnel d’un souverain qui unissait la corruption des mœurs à l’esprit de tyrannie. Cette décadence s’aggrave depuis deux cent vingt années, malgré les succès transitoires obtenus par des hommes de talent et de génie. Ces hommes, en effet, entravés par les débordements du vice et de l’erreur, n’ont pu fonder aucune institution durable. Sous l’impression momentanée des catastrophes nationales, ils ont su tirer parti des forces morales qui, après la corruption des derniers Valois, avaient été restaurées en France vers 1648. C’est précisément à cette époque que l’Alsace fut réunie au territoire français.

    de Commines, Mémoires relatifs à l’histoire de France, collection Petitot ; Paris, in-12, 1820 ; tome XIII, p. 38.)