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Les patrons de la Société d’économie sociale constituèrent alors un capital de 120000 francs, qui fut jugé nécessaire pour la fondation d’une revue hebdomadaire, ayant pour but la réforme sociale de la France. Aux termes des lois françaises, les personnes qui avaient pris l’engagement de fournir ce capital durent adopter un projet d’acte qui en attribuait l’exploitation à une société commerciale en commandite ; mais elles n’avaient nullement le gain pour objet. Loin de là, elles avaient l’intention bien arrêtée d’allouer, à titre d’encouragement, au gérant et aux rédacteurs, les intérêts et les bénéfices que cet acte attribuait aux fondateurs de la société. En conséquence, dans le cas où leur projet aurait été mis à exécution, elles se proposaient d’appeler cette société « la corporation de la réforme sociale ». Bien que la principale difficulté de ce genre d’entreprise fût ainsi écartée par la générosité des fondateurs, notre projet ne fut point réalisé pendant les cinq années qui précédèrent la chute de l’empire. Nous ne pouvions alors nous appuyer sur les convictions énergiques qu’a développées aujourd’hui dans le cœur d’une jeunesse dévouée au salut de la patrie l’enseignement donné par notre école sur l’art des voyages et les monographies des familles ouvrières. Nous échouâmes par conséquent dans toutes les recherches qui furent faites à cette époque pour réunir les rédacteurs capables de mener l’entreprise à bonne fin.

Aujourd’hui, en ce qui touche les deux conditions de succès nécessaires à cette même entreprise, la