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Pour revenir aux coutumes de transmission intégrale, il suffit de se reporter aux motifs allégués pour établir le partage forcé. Or, pendant une lutte de quatorze années, les partisans du régime actuel l’ont toujours défendu par des arguments fondés sur l’esprit de justice et l’intérêt des héritiers. Cette erreur est adoptée par l’opinion publique ; elle a beaucoup contribué, jusqu’à ce jour, à empêcher la réforme sociale de la France.

L’erreur qui perpétue le partage forcé de la propriété foncière pèse particulièrement sur les classes ouvrières. À notre époque de suffrage universel et d’antagonisme social, les ouvriers des villes donnent généralement à leurs votes une direction opposée à l’accomplissement de la réforme. D’un autre côté, la liberté de réunion, qui leur a été partiellement rendue par la loi du 6 juin 1868, commence à porter ses fruits : elle a formé quelques hommes capables de discerner leurs véritables intérêts : il y a donc opportunité à organiser sur ce point en leur faveur un enseignement spécial.

En général, les quatre partis politiques qui par leurs divisions perpétuent la souffrance actuelle ont des opinions fort diverses sur les questions que sou-

    voulez conserver se consolidera. Voilà le grand avantage du Code civil. Il faut établir le Code civil chez vous ; il consolide « votre puissance, puisque, par lui, tout ce qui n’est pas fidéicommis tombe, et qu’il ne reste plus de grandes maisons que celles que vous érigez en fiefs. C’est ce qui m’a fait prêcher un Code civil, et m’a porté à l’établir. » (Lettre du 5 juin 1806, de Napoléon Ier au roi Joseph. — Mémoires du roi Joseph, t. II, p. 275 ; Paris, 1853.)