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poursuivi, sans relâche, le but que se sont proposé les Autorités sociales de tous les temps : ils ont voulu procurer à leurs ouvriers et à leurs autres collaborateurs les bienfaits qu’assurent la possession du pain quotidien et la pratique de la loi morale ; à cet égard, ils ont organisé tout ce qu’on peut tenter de nos jours en France, au milieu des influences malsaines qui se développent dans nos grandes villes et sous la pression des lois qui sapent incessamment dans nos familles le principe de l’autorité, de la stabilité et de la paix. En ce qui concerne l’avenir, ils espèrent inculquer les deux désirs qui les préoccupent à leur postérité, puis les satisfaire avec son concours. En premier lieu, transporter les ateliers actuels dans la banlieue de Tours et placer ainsi leurs ouvriers sous la salutaire influence de la vie rurale. En second lieu, fortifier le concours donné jusqu’à présent a la réforme sociale, par la vente à bas prix de la Bibliothèque : contribuer ainsi à la restauration de la famille stable, principe de toute prospérité. [1]

  1. Comme le jury solennel de 1867, le jury de l’exposition universelle de 1889 (Économie sociale, sect. XIV, Institutions patronales) a rendu hommage à MM. Mame en leur attribuant l’un de ses grands prix. Tout récemment, les « noces de diamant » de M. et Mme Alfred Mame ont été l’occasion d’une touchante manifestation des sentiments d’affection et de reconnaissance qui unissent les patrons et tous leurs collaborateurs. MM. Mame ont en outre fait à leur personnel un don vraiment royal, et accru par de nouvelles libéralités les bienfaits des institutions de retraites. (V. la Réforme sociale du 16 février 1893.)
    Au moment où s’achève cette édition, M. Alfred Mame vient d’être enlevé à l’affection des siens et à la vénération de sa famille industrielle, après une longue vie d’honneur et de vertu, dont la tradition demeure pour ses descendants le plus noble des héritages,