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ALLEMAGNE
Extrait de la Revue trimestrielle allemande (Deutsche Vierteljahrschrift, 1865, Heft IV, 2, Nr. cxii).


M. le docteur Schæffle, professeur à l’université de Tubingen, et depuis ministre du commerce de S. M. l’empereur d’Autriche, commence son article en exprimant sa surprise. Il s’étonne de ne pas trouver, dans la Réforme sociale, écrite par un Français, « des théories enfantines, mal digérées, prétendant improviser le bonheur de l’humanité, la transformation de la société…, des mots vides, des phrases brillantes…, un plan de réforme bâclé en une heure » ; mais bien, tout au contraire, le résultat mûri d’une foule d’éludés de détail, fondées sur l’expérience et les faits, » aussi opposées à l’esprit de réaction qu’à l’esprit de l’évolution ». M. Schæffle, abordant les opinions propres aux Autorités sociales, fait honneur à M. Le Play de la manière dont il expose leur doctrine, de l’érudition abondante et sûre qu’il apporte à l’appui de ses propositions. Il se montre particulièrement touché de la partie relative à la famille. « Il est rare, dit-il en terminant, de rencontrer un écrivain adonné aux questions sociales, qui soit à la fois le partisan de l’industrie et d’une religion positive, l’adversaire de la phraséologie sceptique et de la corruption intellectuelle, le défenseur des forces morales, et enfin le partisan de la méthode expérimentale, dans la critique du matérialisme moderne. Il est plus rare encore de trouver