Page:Le Play - La constitution essentielle de l’humanité, 1893.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puissance, n’ont jamais réussi jusqu’à ce jour à s’y maintenir. Sur ce point, elles contrastent absolument avec tous les animaux sociables. Cependant l’instabilité de l’homme n’est pas, comme la permanence des animaux et des plantes, imposée par des lois fatales. L’histoire du passé et l’observation du présent démontrent, au contraire, qu’il pourrait offrir à tous les êtres vivants le modèle de la stabilité dans le bien-être. Il est assujetti, comme eux, aux calamités déchaînées périodiquement par les effets de l’activité minérale ; mais il l’emporte sur tous, dans la lutte pour l’existence, s’il se soumet volontairement à certaines règles, qui lui sont connues depuis l’époque de son apparition. Ces règles ne sont point incarnées dans l’homme, comme l’instinct de la conservation dans l’animal. Loin de là : elles sont en général oubliées ou enfreintes par les sociétés humaines à mesure que celles-ci grandissent en bien-être et en puissance. Toutefois la pratique de la science sociale, résumée dans ce livre, a enseigné de tout temps le moyen fort simple qui perpétue ces règles du bonheur au sein de l’humanité, ou qui les y restaure quand elles sont perdues.