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§ 2

Les aptitudes naturelles de l’homme : le libre arbitre et l’instinct.

Le contraste que je viens de signaler abaisse parfois l’homme au-dessous de l’animal. Ce dernier, en effet, n’est jamais l’artisan de son propre malheur ; et, guidé par un instinct infaillible, il ne manque pas de s’assurer les satisfactions que lui présente la nature. En pareil cas, au contraire, l’homme abandonné à son impulsion naturelle choisit, selon les cas, soit « le bien», soit « le mal », pour l’individu ou pour la société.

Cette faculté de choisir entre le bien et le mal est l’aptitude caractéristique de l’homme. Elle a pour nom « le libre arbitre». Dans ses diverses manifestations, ce principe de liberté n’agit pas avec la même énergie. Il est parfois presque annulé par l’instinct. C’est ainsi que peu de mères se sentent libres d’abandonner leurs nouveau-nés. Souvent aussi, l’exercice du libre arbitre est faussé par l’ignorance, le vice et l’erreur.