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§ 8

Comment l’éducation neutralise l’action du vice originel et rend l’individu apte à pourvoira ses deux besoins.

En résumé, l’homme diffère de tous les êtres vivants. Il naît incomplet, mais il peut se compléter sous certaines influences dont le principe n’est pas en lui. Enfin, quand une race a suffisamment atteint ce but, et tant qu’elle résiste aux influences contraires qui tendent toujours à l’en éloigner, l’accroissement de sa prospérité n’a plus que deux limites : la première est fixée par l’étendue des territoires dont la race dispose ; la seconde, par la corruption et la violence des races établies sur les territoires voisins.

Les influences qui, chez les peuples prospères, grandissent l’homme en le complétant, constituent « l’éducation ». Elles se rattachent à trois régimes principaux, qui peuvent être nommés : « la contrainte des parents, l’apprentissage de la profession, l’expérience de la vie». Toutes agissent sur l’individu depuis la naissance jusqu’à la mort ; mais chacune d’elles améliore spécialement trois âges différents. La contrainte des parents réprime chez l’enfant les impulsions émanant du vice originel ; au besoin, elle oblige l’écolier à recevoir l’enseignement qui l’aidera