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§ 15

La prospérité ou la souffrance réparties parmi les peuples, selon qu’ils affirment ou nient le vice originel.

Tous les peuples n’emploient pas les mêmes moyens pour se procurer le bonheur, qui est le but commun de leur activité. Les contrastes qu’ils offrent, à cet égard, tiennent à beaucoup de causes qui sont successivement exposées dans ce livre. Ces causes elles-mêmes dérivent en partie des opinions opposées que soulèvent les faits signalés dans ce chapitre comme permanents au sein de l’humanité. Au milieu de leur diversité extrême, les opinions qui règnent à cet égard en Europe et dans les régions contiguës de l’Asie dérivent de deux doctrines contradictoires qui nient ou affirment ces faits et qui se résument en peu de mots.

Selon la première doctrine, qui, depuis plus d’un siècle, se propage surtout dans l’Occident, tous les individus naissent également portés vers le bien, c’est-à-dire vers les idées et les actes qui conduisent les hommes au bonheur. Dans un temps où la science met chaque jour en lumière des vérités nouvelles, les parents s’exposeraient à égarer leurs enfants, s’ils continuaient à leur inculquer les traditions groupées dans le