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nées du sol et des eaux. Parmi ces races, il a existé de tout temps des populations nombreuses, qui doivent principalement à l’une de ses productions leur stabilité et leur bien-être. Le territoire où elles sont établies porte en abondance des herbes éminemment propres au développement naturel des animaux terrestres, qui fournissent des éléments utiles à la nourriture, à l’habitation et au vêtement de l’homme. Au milieu de nuances variées, ces races se rattachent à deux catégories principales. Les premières, vivant à l’état nomade, sans résidence fixe, sont habituellement nommées « sauvages », comme le gibier qu’elles poursuivent. Les secondes, demi-sédentaires pour la plupart, réduisent en domesticité les animaux les plus utiles et les multiplient par l’industrie du pâturage. Le travail ordinaire est habituellement complété, chez les chasseurs, par la pêche sur les rivières, et par la cueillette des végétaux ; chez les pasteurs, par ces mêmes industries et par la chasse.

Les travaux caractéristiques des deux races sont exécutés par l’effort direct des bras, avec le concours habituel d’armes, d’outils et d’engins parfois ingénieux et toujours simples. Chez les races mobiles, l’apprentissage de la profession est tout spontané dans la jeunesse et uniquement fondé sur la pratique de l’état. Néanmoins, il a toujours pour résultat une dextérité