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naît incapable de produire « le pain quotidien » nécessaire à sa subsistance, et de pratiquer la loi morale sans laquelle, devenu homme fait, il ne saurait vivre en paix avec ses semblables. Pour la plupart des enfants, cette incapacité persisterait, si elle n’était pas combattue par l’éducation.

Le père et la mère procurent l’éducation à l’enfant, sous l’inspiration de l’amour paternel qui les porte à se dévouer au bonheur de leurs descendants, et par l’évidence des motifs qui lient indissolublement leur bonheur propre à celui de la famille entière. La race souffre et même se dégrade, dès que la nécessité de l’éducation n’apparaît plus aux parents comme l’intérêt principal de leur vie.

Les moyens d’éducation offrent, chez toutes les races prospères, les mêmes traits généraux : ils répriment le vice originel qui se montre chez les nouveau-nés avec les premières manifestations de la volonté ; ils développent les tendances innées vers le bien ; ils donnent à l’adolescent l’apprentissage de la profession qui procure le pain quotidien nécessaire à chacun ; ils assurent la pratique du Décalogue, qui crée le règne de la paix dans la société.

La grande difficulté de l’éducation consiste à