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tures à celui des animaux de selle et de bât ; l’abandon forcé de la majeure partie du bagage, parfois même des instruments nécessaires au travail scientifique, et des objets qui devaient préserver le corps des intempéries ou pourvoir aux soins de propreté ; l’obligation de dormir sans abri, de supporter sans transition le chaud et le froid, la sécheresse et l’humidité, puis l’épreuve la plus cruelle, la fièvre qui condamne à l’impuissance le voyageur parvenu, après tant de fatigues, sur les lieux qu’il voulait étudier. Enfin, j’ai constaté combien ces obstacles étaient aggravés, dans mon étal d’isolement au milieu de populations primitives, par l’ignorance des langages et le défaut de sécurité.

Les voies ferrées, secondées par les bateaux à vapeur et les télégraphes électriques, n’ont pas seulement pour résultat de transformer rapidement le monde, en bien ou en mal, par le transport facile des hommes de nouveauté au milieu des territoires sur lesquels l’esprit de tradition régnait dès l’origine des sociétés humaines. Ces merveilleux engins amènent depuis un demi-siècle une foule d’avantages qui, considérés en eux-mêmes, sont des bienfaits évidents. Ces bienfaits sont acquis aux familles stables de toutes les races et à tous les peuples, prospères ou souffrants, qui savent faire un emploi judicieux des inventions du troisième âge.