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Page:Le Présent, année 1, tome 1, numéros 1 à 11, juillet à septembre 1857.djvu/201

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L’ANNÉE DES COSAQUES.
SECONDE PARTIE. — PARIS.
X. — L’ENTRÉE DES ALLIÉS.

Marguerite, en rouvrant les yeux, se trouva sur un grand lit entouré de rideaux de soie, au milieu d’un appartement somptueusement décoré. Georges, à genoux près d’elle, tenait une de ses mains dans les siennes. Elle promena sur tout ce qui l’entourait et ramena sur le prince un long regard où se lisait la surprise et une sorte d’effroi.

— Rassurez-vous, Marguerite, dit le jeune homme, vous êtes ici en sûreté.

— Comment suis-je ici, et vous-même ?

Elle n’acheva pas, Georges se hâta de prendre la parole.

— Il n’y a rien que de très-simple, mademoiselle, et je vais tout vous expliquer ; mais buvez ceci, et Georges lui présenta un flacon préparé sur la table de nuit.

Marguerite le lui prit des mains en souriant, le but, et sa tête retomba sur l’oreiller. Pendant quelque temps encore, elle entendit la voix de Georges murmurer à son oreille ; elle sentit ses lèvres s’appuyer sur sa main, puis les perceptions devinrent de plus en plus indistinctes, et elle s’endormit. Quand elle se réveilla, elle se trouva en présence de deux personnes. À côté de Georges, se tenait un homme âgé, vètu de noir, qui se pencha vers son lit, et lui dit d’une voix douce et grave :

— Comment vous trouvez-vous, mademoiselle ?