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Page:Le Présent - Tome deuxième, 1857.djvu/15

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3
L’INDE ANTIQUE.

I


Entre les jours actuels et l’heure où la civilisation brahmanique eut son premier épanouissement dans les plaines de l’Indus et du Gange, quarante siècles se sont écoulés. C’est le (dus vaste intervalle de temps qu’il ait été donné à une même forme religieuse et sociale de remplir ici-bas. Quatre périodes bien distinctes se partagent ce passé immense, et à chacune d’elles répond une halte, une modification ou un recul de la civilisation primitive.

La première de ces périodes, celle des Védas, est toute pastorale et religieuse.

La deuxième, cefle des Épopées, est une époque de gueire, de conquêtes et d’organisation sociale.

La troisième, pendant laquelle dominent les commentateurs, les critiques, les sophistes et les rhéteurs, et qu’on peut appeler l’âge de la métaphysique, voit naître, grandir et tomberleboudhisme et commencer la décadence de l’Inde.

La quatrième, enfin, peut emprunter son nom aux Puranas, se confond avec l’ère des invasions et descend jusqu’aux temps modernes,


ÉPOQUE VÉDIQUE.


Si la collection des hymnes védiques, base et pierre angulaire de la religion des Brahmanes, si les légendes qui s’y rattachent, ont revêtu fours formes actuelles dans les plaines de la Pentapotamide et du Gange supérieur, on ne peut en dire autant des thèmes primitifs que ees formes traduisent ou recouvrent.

Dans ces thèmes, dans ces premiers jets de la pensée humaine, qui composent également la base de l’hymnologie de Zoroastre, et qui ont laissé des traces dans les légendes chinoises antérieures au Chou-King, et jusque sur ces papyrus liturgiques qui dorment depuis quarante siècles au fond des hypogées égyptiens, on chercherait en vain l’empreinte du sol et du ciel de Hndoustan. Pour retrouver leur point de départ, il faut remonter dans les siècles et sur les gradms de la haute Asie, jus-