négligeable, se prête merveilleusement à l’emploi des appareils destinés à rendre parallèles les rayons naturellement divergents, de manière à leur faire traverser l’espace sans autre affaiblissement que l’absorption causée par l’air et les vapeurs qu’il renferme.
Enfin, dans de vastes ateliers, dans les arsenaux où la dissémination de la lumière peut s’opérer par les parois du local lui-même, elle peut offrir des avantages spéciaux, non-seulement pour l’éclairage en lui-même, mais encore parce que c’est un foyer lumineux rapidement installé, facile à changer de place suivant les besoins, et évitant toutes chances d’incendie.
Jusqu’à présent nous n’avons envisagé cette question de l’éclairage électrique qu’au point de vue de la commodité. Mais il en est un autre non moins important, et qui prime tous les autres, c’est celui de l’économie. Comme on va le voir, l’éclairage électrique, qui ne peut se diviser que par foyer de cent à cinq cents bougies, coûte moins cher que nos moyens ordinaires d’éclairage, pour les petites lumières, c’est à-dire le suif, la cire, l’acide stéarique, les huiles, et plus cher que le gaz qui peut s’employer pour des foyers lumineux de toutes dimensions.
Avant de donner le tableau qui résume les expériences que j’ai faites pour comparer les prix de revient des diverses lumières, je crois à propos de rappeler quels sont les produits consommés dans les appareils qui produisent l’électricité. Les piles de Bunsen, les plus énergiques et par conséquent le plus fréquemment employées, celles d’ailleurs sur lesquelles ont porté nos expériences, usent à la fois du zinc et deux acides : l’acide sulfurique et l’acide azotique. L’acide sulfurique s’emploie étendu d’eau pour dissoudre le zinc, l’acide nitrique s’emploie au contraire pur et ne peut plus servir dans les piles dès qu’il a atteint un certain degré d’affaiblissement. On peut dire, d’après l’expérience journalière de ces appareils, que pour i franc de zinc dissous il est consommé pour 1 fr. 50 d’acides et autres matières. Il faut ajouter à la dépense des matériaux celle de la main-d’œuvre, qui est évidemment très-variable suivant les circonstances où l’on opère. Nous devons dire aussi que si un emploi plus fréquent de ces appareils faisait entrer dans les habitudes commerciales l’emploi des résidus des piles, la dépense serait diminuée de la valeur de ces résidus.
Nous allons maintenant donner le tableau des expériences qui nous ont servi à faire la comparaison des diverses sources de lumière usitées. Les renseignements qu’il contient peuvent être utiles dans bien des cas.
