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Page:Le Présent - Tome deuxième, 1857.djvu/475

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LES INSTRUMENTS DE MUSIQUE.

qu’après. On peut donc regarder le premier pipeau où passa le souffle de l’homme comme le père de tous les orchestres.

Quand arrivèrent les glorieux siècles des anciens, un assez grand nombre d’instruments était déjà créé pour que chacun d’eux pût avoir une destination à peu près particulière, c’est-à-dire qu’ils pouvaient être employés, chacun à son tour, dans certaines fêtes. De ces instruments, dont la plupart nous sont inconnus, quant à la forme, il ne nous est guère resté que les noms. Les uns étaient à vent ou pneumatiques, les autres à cordes ou chromatiques ; le plus petit nombre, à percussion. Les plus communs, sur lesquels nous allons dire quelques mots, étaient la Lyre, la Cythare, la Tortue, le Tympanon, le Trigone, le Cistre, la Flûte, la Flûte de Pan, la Trompette, la Cymbale.

Dans sa fable de l’Âne et les Prêtres de Cybèle, Phèdre parle de l’instrument de musique appelé par les anciens tympanon :

« Detracta pelle sibi fecerunt tympana. »

C’était une sorte de timbale qu’on frappait avec des bâtons. Cet instrument était garni d’un cercle de cuivre ou de bois, et couvert d’une peau mince très-tendue. On donnait encore le nom de tympanon à une espèce de tambour de Basque de forme ovale, qu’on frappait de la main. Ces instruments étaient employés dans les sacrifices et les concerts, mais on s’en servait principalement dans les chœurs qui célébraient les fêtes de Cybèle et de Bacchus.

Le Cistre ou Sistre, instrument perfectionné par les Grecs, a été inventé par les Égyptiens. Il était ovale et ressemblait un peu, dans sa partie supérieure, au bois d’une raquette à jouer à la paume, mais il était carré du côté du manche. Cet instrument fait, d’un airain sonnant, était percé dans sa circonférence de plusieurs trous, de côté et d’autre, par lesquels passaient de petites verges également d’airain ; ces verges, dont l’extrémité se recourbait comme un crochet, avaient dans les trous le mouvement libre, et quand on agitait le cistre en cadence, elles rendaient un son bizarre que les anciens aimaient beaucoup.

Dans les fêtes de Bacchus et de Cybèle, on faisait encore usage des cymbales. — Les cymbales des anciens étaient de petits bassins en airain, de figure ordinairement ronde, avec un manche ou une courroie pour anse. On en jouait en les frappant l’une contre l’autre, tout en observant la mesure, et le son qu’elles rendaient était très-clair et très-aigu.