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Page:Le Présent - Tome deuxième, 1857.djvu/476

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LE PRÉSENT.

Pour marquer la mesure dans l’exécution de la musique notée, les Grecs se servaient souvent de cistres et parfois de cymbales.

La trompette fut toujours un instrument militaire. Les Romains possédaient deux sortes de trompettes : les unes, à l’extrémité fort évasée, ressemblaient à peu près aux nôtres ; elles étaient droites. — On retrouve parfois encore le modèle de ces trompettes romaines sur des médailles antiques et sur quelques bas-reliefs. — Les trompettes droites étaient réservées pour sonner la charge et la retraite, les autres donnaient le signal du combat. Les Romains avaient encore des cornets garnis d’argent, qui n’étaient que des cornes de bœuf sauvage. Comme leur son était très-fort et portait loin, on s’en servait pour faire entendre le commandement aux enseignes.

On se servait quelquefois de la trompette dans les pompes funèbres et dans les sacrifices. On l’employait aussi pour annoncer le commencement ou la fin des jeux.

Enfin les Grecs ont eu la trompette Paphlagonique, qui donnait un son grave et dont le pavillon ressemblait à une tête de bœuf.

La flûte primive, ou flûte de Pan, qui est la sirynx des Grecs, était ordinairement faite de sept tuyaux rassemblés. Les anciens, quijoignaient cet instrument aux attributs du dieu Pan, l’attribuaient aussi à Sylvain, aux satyres et aux bacchantes, et, selon Plutarque, ce nombre de sept tuyaux se rapportait aux sept grandes planètes ; il était donc encore, comme tel, dédié à Apollon ou au soleil, modérateur de ces sept corps célestes.

La flûte antique était en grand usage chez les Grecs et chez les Romains, dans les chœurs de musique, dans les spectacles du théâtre et de l’amphithéâtre, dans les sacrifices et dans presque toutes les fêtes religieuses. Cet instrument était fait de bois et à peu près semblable de forme aux flûtes à bec. Ovide dit, dans ses Fastes, que le bois dont on se servait était le buis. Il y en avait encore en métal et d’autres en os de biche ou d’âne. D’après Varron, la flûte simple fut d’abord percée de quatre trous seulement. Celle qu’on nommait avena, chalumeau, avait primitivement été faite d’un tuyau d’avoine : c’était la flûte des bergers. Celle qu’on appelait tibia était évidemment celle qui provenait de la jambe de quelque animal. Une troisième, nommée sistula, n’était qu’un flageolet. Néanmoins, on trouve souvent, dans les poëtes, les mots arena, fistula et tibia, indifféremment pris l’un pour l’autre.