Page:Le Roman de Tristan et Iseut, renouvelé par J. Bédier.djvu/272

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jours où vous m’aimiez d’amour. C’était dans la forêt profonde, sous la loge de feuillage. Vous souvient-il encore du jour où je vous donnai mon bon chien Husdent ? Ah ! celui-là m’a toujours aimé, et pour moi il quitterait Iseut la Blonde. Où est-il ? Qu’en avez-vous fait ? Lui, du moins, il me reconnaîtrait.

— Il vous reconnaîtrait ? Vous dites folie ; car, depuis que Tristan est parti, il reste là-bas, couché dans sa niche, et s’élance contre tout homme qui s’approche de lui. Brangien, amenez-le-moi. »

Brangien l’amène.

« Viens çà, Husdent, dit Tristan ; tu étais à moi, je te reprends. »

Quand Husdent entend sa voix, il fait voler sa laisse des mains de Brangien, court à son maître, se roule à ses pieds, lèche ses mains, aboie de joie.

« Husdent, s’écrie le fou, bénie soit, Husdent, la peine que j’ai mise à te nourrir ! Tu m’as fait meilleur accueil que celle que j’aimais tant. Elle ne veut pas me