Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/108

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parfaite n’est pas de ce monde ; il faut bien que je vous accepte telle que mon mauvais destin vous a faite.

Eh bien ! si vous voulez m’aimer, si vous consentez à le quitter, si vous promettez de ne le revoir jamais, je ne dis pas que je vous donnerai telle ou telle chose ; je vous dis : ce que j’ai sera à vous, nous vivrons à deux ; ma maison, ma voiture, mes domestiques seront les vôtres. Nous ne nous quitterons plus, vous serez mon amie, ma sœur, mon enfant chérie, vous serez plus que tout cela, vous serez ma maîtresse adorée ! Mais pas de partage, j’en serais trop jalouse, j’en mourrais !

Réponds-moi au nom dont ma lettre est signée. J’attendrai ta lettre comme la créature en danger de mort attend la vie.

Odette.

Nous nous regardâmes Violette et moi, riant tous les deux.

— Eh bien ! lui dis-je, elle y va carrément, tu vois.

— Elle est folle !