Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/114

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 106 —

— Je vais la faire porter. J’ai du monde à dîner chez moi. Je serai ici à neuf heures, s’il vient une lettre, n’y réponds pas sans moi.

— Je ne l’ouvrirai pas.

— Ce serait trop demander à ta vertu.

— Ma vertu te fera tous les sacrifices possibles excepté de ne plus t’aimer.

— Alors, à ce soir neuf heures, lui dis-je entre deux baisers.

— À ce soir.

Je lui fermai la bouche avec un troisième baiser et je sortis.

Au coin de la rue Vivienne, je trouvai un commissionnaire et lui remis la lettre en lui disant où il devait porter la réponse, s’il y en avait une.

J’étais moi-même si curieux de la lire, qu’à neuf heures moins un quart, j’étais rue Neuve-Saint-Augustin.

Violette vint à moi une lettre à la main.

— Tu ne diras pas que je suis en retard, lui dis-je en lui montrant la pendule.

— Est-ce pour moi ou pour la comtesse que tu es en avance, dit-elle en riant.