Page:Le Roman de Violette, 1870.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 105 —


les Comtesses du monde pour un de ces poils si fins qui restent dans mes moustaches quand… Violette mit la main sur mes lèvres ; j’avais déjà remarqué que, ainsi que les natures fines et nerveuses, elle laissait tout faire, jouissait de tout, mais avait instinctivement l’oreille chaste.

J’ai souvent constaté cette délicate anomalie chez les femmes qui ont la vue curieuse, la bouche complaisante, l’odorat sensuel et les mains savantes.

— Eh bien ! demanda-t-elle, que faisons-nous de la lettre ?

— Nous l’envoyons à la Comtesse.

— Par la poste ou par un commissionnaire ?

— Si tu veux avoir la réponse ce soir, envoie un commissionnaire.

— Elle ne répondra pas.

— La Comtesse ne pas répondre, allons donc ! Elle est engrenée maintenant, il faut qu’elle y passe.

— Envoie-la par un commissionnaire ; tu n’as pas idée comme cela m’amuse ; je voudrais déjà avoir la réponse.