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qu’elle recevait les miennes, lui prodiguât les caresses les plus vives.

Comme je n’avais pas pris, vis-à-vis de la comtesse les engagements que je lui avais fait prendre vis-à-vis de moi, c’est-à-dire de ne jamais jouir de Violette hors de ma présence, j’avais ma chère petite maîtresse à moi tant que je voulais, et jamais je ne m’aperçus qu’il me manquât quelque chose quand la comtesse n’était pas là. J’avoue, au contraire, qu’en ma qualité d’artiste peintre, cette vie à trois était pour moi un plaisir et une étude. Souvent, au milieu de nos caresses, je sautais en bas du lit, je prenais mon album et mon crayon, et, loin d’arrêter l’essor de la passion chez mes deux modèles, je les excitais à de nouvelles ardeurs qui me fournissaient de nouvelles poses et faisaient jaillir du corps si voluptueux de la femme, des beautés de formes inconnues.

Mais au milieu de tout cela, je n’oubliais pas ce que m’avait dit Violette, de ce qu’elle appelait sa vocation pour le théâtre.