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Je lui avais fait apprendre l’Iphigénie de Racine, la Fausse Agnès de Molière, et la Marion Delorme de Victor Hugo, et c’était pour la comédie que j’avais cru reconnaître en elle la plus sérieuse vocation.

La comtesse qui, de son côté, avait été élevée au Couvent des Oiseaux, y avait joué la comédie les jours de fête, comme c’est l’habitude dans les pensionnats ; sa grande taille, sa voix presque masculine donnaient à ses poses et à sa vive diction une certaine couleur magistrale qui me faisait prendre plaisir à les voir répéter ensemble, surtout quand, revêtues par moi du véritable costume grec qui laissait une partie du corps nu, elles s’abandonnaient aux élans de passion si suave et si puissante à la fois dans Racine.

Ces dispositions bien reconnues par moi et par un auteur dramatique de mes amis, je demandai à celui-ci une lettre de recommandation pour un professeur dramatique.

Il me la donna en souriant et en me