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de la pêche dépouillée de son beau velouté, tout cela entremêlé de baisers ardents, sur les bras, sur les épaules, sur les lèvres. Enfin toutes deux se levèrent, laissant tomber leurs kaïck, la comtesse, emportant comme la déesse Pomone, des fruits dans une corbeille de fils d’or, et Florence comme une bacchante, une coupe pleine de champagne mousseux.

Toutes deux, les bras entrelacés, s’approchèrent du lit et déposèrent l’une sa corbeille, l’autre sa coupe, sur une table de nuit de marbre blanc représentant une colonne tronquée et cachant dans ses profondeurs un petit vase en porcelaine de Sèvres, d’une forme charmante. Puis toutes deux se regardèrent comme pour se demander : Qui est-ce qui va commencer ?

— Ah, dit la comtesse, il me semble. Dieu merci, que ce doit être moi.

Sans doute la demande parut juste à Florence qui, sans répondre, appuya ses lèvres sur celles de la comtesse, lui glissa