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l’été et quand la bise commença à joncher le soldes tourbillons de feuilles dont novembre est prodigue, nous conduisîmes la pauvre petite Violette à sa dernière demeure.

Elle s’était éteinte dans mes bras, en me disant :

— Mon Christian, je t’aime.

Je fis envelopper sa tombe d’une grande cloche de verre sous laquelle la comtesse et moi, nous plantâmes un gazon de fleurs qui lui avaient donné leur nom et nous la pleurâmes longtemps. Puis les amours de Florence d’un côté, le courant de la vie et ses incidents de l’autre, effacèrent peu à peu le souvenir amer de l’heure de la séparation.

J’en arrivai à oublier d’aller au jour anniversaire de sa mort cueillir les petites fleurs, dont les racines s’abreuvaient de la substance de ma petite maîtresse.

La comtesse plus fidèle m’en envoyait parfois avec ces mots : ingrat !

Maintenant que ce récit de nos trop