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DE L’ÉDITEUR.

l’époque de sa composition après le milieu du xiiie siècle. Ce seigneur, qui avoit accompagné Saint-Louis dans sa première croisade en 1248, et qui avoit reçu à la journée de la Massoure, en 1250, plusieurs blessures dangereuses, prit congé du roi le lendemain de la délivrance des prisonniers pour revenir en France. Cependant Joinville, qui, toutes les fois qu’il a occasion d’en parler, le qualifie de comte de Flandre, dit que le roi le consulta encore plusieurs fois depuis cette époque. S’il ne revint pas en France immédiatement après avoir pris congé du roi, il y étoit certainement de retour dans le commencement de l’année 1251, puisque le 6 juin de cette même année, il fut tué dans un tournoi à Trasegnies en Flandre[1]. Ce fait est rapporté par l’auteur du Couronnement, vers 78 et suivans ; il donne même à entendre que ce fut par trahison.

Mais quel est l’auteur de cette pièce ? Je suis très porté à croire que c’est Marie de France. Elle a dédié ses fables à un comte Guillaume qui étoit, suivant elle, le plus vaillant du royaume de France ; car elle dit positivement qu’il en étoit[2]. Elle répète dans le Couronnement les mêmes éloges de

  1. Voyez l’Art de vérifier les dates, article des comtes de Flandre.
  2. Marie ai num, si sui de France,
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    Pur amur le cumte Willaume,
    Le plus vaillant de cest royaume,
    M’entremis de cest livre feire.

    (Épilogue de ses Fables.)