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AVERTISSEMENT

comme l’original ; le premier contient vingt-trois chapitres, et le second cinquante. À la suite de la plupart des chapitres, il en a tiré une moralité sous le titre d’exemple. Prosper Marchand ne connoît que trois éditions de cette traduction, une du xve siècle, et les deux autres du xvie. Paquot, dans son Histoire littéraire des Pays-Bas, en annonce davantage ; mais il paroît confondre l’ancien avec le nouveau Renard.

Les manuscrits de celui-ci sont terminés par une grande figure allégorique dont Prosper Marchand donne ainsi la description : « Ceste figure derniere est une grande roue maniée par fortune, sus le hault de laquelle siet maître Regnard, adextré d’orgueil, et asenestré de dame Guille, qui l’assurent que jamais ne cherra, ayant pour conseiller deux sortes de gens de religion, lors fort haïs et mal-voulus, pour les entreprises qu’ils faisoient sur toutes sortes d’estats. » On en veut là, sans doute, aux Dominicains et aux Franciscains, dont les maximes et les dissensions scandalisoient dès-lors toute la chrétienté.

Henri d’Alcmaer, qui étoit probablement de la ville dont il porte le nom, fut maître d’école, et choisi pour précepteur du duc Antoine, fils de René II, duc de Lorraine. Il mit, vers 1470, le Roman du Renard en vers bas-saxons, et en tira des moralités pour l’éducation de la jeunesse ; mais son ouvrage ne fut imprimé qu’en 1498, à Lubeck, in-4o.

Ce Roman a eu une telle réputation en Allema-