Page:Le Roman du Renart, 1826, tome 4.djvu/185

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Car s’en lor fin sunt enmondé,
Jamais ne seront desmondé,
C’onques encor ame mondée
Ne fu, mais tous jours enmondée.
Monder ne se puet hom mondains
S’il n’est desmondés dou monde ains ;
Poi ot sens cil ki le monde a
1290Mis tel non, c’onques ne monda,
Ne jamais nus n’i ert mondés,
Se de vous et de nous mondés
N’est et de Renart. Nul mundé
Ne sai nul el monde, enmondé
Sunt de vous, de nous, de Renart.
Li mondes est nos, nus n’i part
Se moult poi non, partout avons
Pooir quant nous nos concordons ;
Mais el monde seize anemies
1300Avons par qui somes hounies,
Cascune moult nos desavance.
Li une a à non repentance,
L’autre confiessions se suer,
Ces deus des cuers nos getent puer.
Humilités vostre anemie,
Cele où monde moult nos gerrie ;
Sobrietés et astinence
Contre glouternie grant tence
Font souvent, et fois contre accide,
1310Et larghesse contre avarisse.