Page:Le Roman du Renart, supplément, 1835.djvu/20

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fidèlement observé, est, comme les treize autres dont se compose li Dis d’Entendement, remarquable sous le rapport de l’invention, et sous celui de la correction du style. L’épisode que nous publions sous la forme d’une branche du Renart, est le onzième et l’un des plus étendus.

Nous avons peu de renseignements sur l’auteur. M. Robert, qui a imprimé quelques vers du Dit de la Fourmi de Jehan de Condé[1], dit dans son Essai sur les fabulistes placé en tête des Fables, t. I, p. clxiij : « Je ne sais à quelle époque il vivoit ; mais comme on trouve parmi ses poésies une pièce de vers contre Enguerrand de Marigni, il doit avoir écrit avant le règne de Charles-le-Bel, sous lequel la mémoire de ce malheureux surintendant fut réhabilitée. Beaudoin de Condé étoit sans doute parent de celui-ci. » Le manuscrit 317 B. L. F. de la bibliothèque de l’Arsenal confirme cette conjecture : on y lit, fol. I, vo, col. 1 : Ci finent li Dit Baudoin de Condeit, et commencent après li Jehan son fil.

Les œuvres de ces deux poètes, qui se composent généralement de pièces morales, sont réunies dans le ms. 7534-3.3. de la Bibliothèque du Roi et dans le ms. 317 de la bibliothèque de l’Arsenal. C’est sur ces deux manuscrits que nous avons copié et collationné celle que nous publions. Le ms. 317 offre très-peu de variantes ; la seule qui mérite d’être

  1. Fables des xii, xiii et XIVe siècles, etc. Paris, 1825, t. I, p. 2.