Page:Le Roman du Renart, supplément, 1835.djvu/44

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Et si véoit bien la fouchière
Floter contreval la rivière
130Et venir vers lui durement.
Moult se contient séurement,
Si conme cix qui ne savoit
Qui dedens la fouchière avoit,
Et qui nulle cose ne doute.
Mais Renars, qui ne l’aimme goute,
Et qui maint home désavance,
Se trait vers lui sans demorance ;
Et quant il voit qu’il ne prent garde,
Jete les dens, plus ne se tarde :
140Vers soi parmi le col le saiche
Si que la teste li escaiche.
É-vous finée ceste guerre ;
Atout lui va Renars à terre,
Jusqu’à un buisson le traïne
Qui ert desous une aube-espine,
Et li Hairons comence à braire.
Renars n’a soing de noise faire ;
Dou buisson le trait en un angle.
Là le tient tant que il l’estrangle ;
150Quant estranglé l’ot, se l’ menja
Ensi que point n’en i laissa :
N’en volt longue parole faire.
Renars s’en va à son repaire,
Ce fu en fauquison de prés ;
Li jors iert auques avesprés,