Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/113

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moisir entre ses quatre murs. La Providence a eu compassion d’elle ; elle a enlevé la vieille pour me mettre à sa place. Et une fois là, je n’ai pas tardé à faire ressusciter cette belle créature qui s’est développée comme par enchantement. Aussi depuis qu’elle sent l’air libre, elle s’en donne, la coquine ; elle éprouve un bonheur extrême à se pervertir, à se dégrader. Plus elle s’enfonce dans la boue, dans l’ordure, plus elle est heureuse. Ne l’arrêtons pas, au contraire aidons-la sans qu’elle s’éloigne de nous, elle s’arrêtera d’elle-même. Ainsi donc, mon cher Bibi, ne lui ménage pas les termes. Apporte-lui des livres de femmes, des gravures obscènes, satisfais toutes ses extravagances lubriques et tu la rendras folle de plaisir. Sa nature, ardente, son tempérament de feu s’étant réveillés tout d’un coup, elle est en ce moment comme une messaline, sensuelle jusqu’à la cime de ces cheveux jusqu’aux bout des ongles. Regarde-la… son teint s’anime, ses lèvres se colorent, les bouts de ses tétons frétillent !… Ah la cochonne, la garce !… Elle est à moitié morte de plaisir, de fatigue, elle n’en peut plus, et cependant elle jouit encore !… Vois… ses lèvres s’ouvrent pour laisser sortir le bout de sa langue !… Si tu bandes encore fous-la, branle-lui les seins ; moi, je vais l’engueuler.