Page:Le Sérail royal ou les voluptés secrètes d’un débauché - La Belle Letty, 1892.djvu/185

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est-ce, de trouver une fille publique s’amourachant d’un jeune puceau. Celle-là est à noter.

Je demandai à Georges combien de temps il y avait qu’il voyait cette fille.

— Bientôt quatre mois, me répondit-il, et il me semble qu’il n’y a qu’une semaine. Il est vrai que les plaisirs que nous nous prodiguons nous font tout oublier. C’est si bon d’oublier ainsi les heures, les jours !

Elle est si amoureuse que c’est toujours nouveau. Aussi, l’attachement que nous éprouvons l’un pour l’autre, se resserrant tous les jours de plus en plus, nous fait désirer la réunion de nos deux êtres, persuadés, convaincus comme nous le sommes, que nos cœurs seront constamment unis à nos folies sensuelles, même les plus lubriques. Quant à moi, je suis certain qu’à côté de la maîtresse aimable, je trouverai l’amie dévouée.

— Je me sens bien coupable envers cette pauvre petite, mon cher Georges ! et toi tu l’es plus encore, car tu savais et moi j’ignorais ta liaison. Tout de même nous lui avons mis une belle paire de cornes à cette jolie tête, et c’est mal !… Comment réparer le tort dont je suis cause !… C’est vrai qu’entre putains cela ne doit pas avoir d’importance ; mais c’est égal !… je veux faire quelque chose pour elle, et pour mon enculeur aussi !… Tu souris, polisson ! tu voudrais encore !… et moi donc !…