Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/132

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marin, un peu par compassion pour l’étrangère, mais surtout à cause de la comparaison qu'elles faisaient et que l'on pouvait faire de leur beauté villageoise et robuste avec les grâces délicates de la jeune anglaise, tourmentaient chaque jour leur père pour qu’il la renvoyât dans son pays. Tous les voisins elles connaissances de la famille semblaient aussi s’être donné le mot pour faire les observations sur les charmes de Perdita et les allusions à son histoire les plus propres à irriter son vieux tyran. Elle était trop ignorante des ressources que pouvaient lui offrir les lois pour tenter de se soustraire à sa puissance, et il était peu probable que personne osât l'en délivrer.

Tandis qu’elle était dans cette situation désespérée, son histoire parvint aux oreilles d’un jeune et brave marin, auquel nous donnerons le nom de Franck Stuart qui faisait partie de l’équipage du Hazard, alors dans la rade d’Oxford, prêt à faire voile pour Cowes dans l’île de Wight. Frank jouissait de l'estime méritée de son commandant, et le dimanche , veille de leur départ, il eut la permission d’aller à terre. Sa jeune imagination avait été vivement excitée par le récit des aventures de la belle étrangère, et il dirigea ses