Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/135

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pour son voyage. Les filles du capitaine, touchées d’une sympathie féminine , l'avaient gratifiée de temps en temps de présens d’habits et de linge, dont elle eut soin de les remercier par une lettre qu’elle laissa sur sa table, en y joignant une bague de prix. Quelques mots de reconnaissance, d'encouragement, d’invitation à la prudence furent échangés à voix basse entre les deux jeunes gens, tandis qu’ils se hâtaient de se rendre sur la plage où Stuart avait laissé son bateau. Quand il eut aidé Perdita à y monter, et que, poussant au large, il se trouva sur l’élément où il se regardait comme chez soi, il sentit toute la valeur du dépôt que cette belle et jeune créature confiait à son honneur. Jamais aux jours de la chevalerie on ne vit un dévouement aussi pur, aussi noble, que celui de notre héros. Il avait à peine vingt ans, l'âge des entreprises hardies et de la confiance en soi-même. Combien hélas ! cette hardiesse généreuse n’est-elle pas promptement refroidie par les désappoinltemens, et cette confiance par l'humiliante expérience de la faiblesse humaine !

Stuart n’avait confié son dessein à aucun de ses camarades, il fut donc obligé d’aborder le