Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/136

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bâtiment et d’y monter avec le moins de bruit possible. A peine avait-il eu le temps de cacher Perdita parmi des balles de tabac dans le coin le plus obscur du fond de la cale, que l'appel général se fit entendre. Il fut des premiers sur le pont ; en un instant tout fut en mouvement, les voiles furent hissées, l'ancre levée ; ils allaient s'éloigner du port, quand un signal du rivage les arrêta, et l'on vit un bateau monté par plusieurs hommes approcher du Hazard.

Ces hommes étaient le maître de Perdita, un shériff et sa suite. Ils procédèrent en vertu d*un mandat des magistrats d’Oxford à la visite du bâtiment. Le vieux capitaine affirmait en écumant de rage, que la jeune fille qu’il réclamait avait été vue la veille en conversation avec un égrillard que l'on savait appartenir à l’équipage du Hazard, il jurait ses grands dieux qu' il aurait la fugitive morte ou vive, et que son complice subirait un châtiment proportionné à son audace. Se voir trompé pour la seconde fois, jeta le vieux despote dans une fureur qui ne connaissait aucunes bornes, et il usa dans toute leur étendue des droits qu’il avait acquis sur la malheureuse enfant. Le capitaine du Hazard déclara que si