Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/146

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lis d’un bâtiment avant que Frank fût au monde, son ton était si sensiblement adouci, que ce dernier s’aventura à le suivre. Très-heureusement, et suivant les vœux de Frank, le contre-maître dirigea ses pas vers la partie du bâtiment opposée à celle où se trouvait Perdita : le jeune homme bénissait le ciel ; mais en retournant, son compagnon fit un léger circuit et vint passer entre le hamac de Frank et sa cabine. En cet instant, le cœur du pauvre garçon cessa de battre. Le bâtiment roulait de ce côté, et le contre-maître, en s’appuyant sur le lit pour s’empêcher de tomber, s’écria : « Au nom du ciel, quel insigne fainéant avons-nous là, tandis qu’on a besoin de tout le monde là haut ! » Alors levant la lanterne pour reconnaître le coupable supposé, il découvrit la jeune fille. Pendant quelques secondes il demeura muet de surprise ; mais bientôt se rappelant la recherche d’Oxford, la vérité tout entière se dévoila à ses yeux, et se retournant vers Frank en agitant son poing fermé devant son visage. « C’était donc vous, Stuart ? » dit-il, en renforçant son geste menaçant par un horrible jurement, « vous le paierez cher. »