Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/420

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vement ne troublaient le calme de la nuit, à l’exception du léger murmure de la brise et du continuel mugissement des rapides écumans sur leur lit de rochers. Au loin apparaissaient la ville et la montagne qui lui donne son Dom, avec ses divers étages d’épaisses forêts, qui se dessinaient en lignes droites et irrégulières sur l’azur des cieux. Cà et là, on voyait la blanche cabane d’un Canadien briller h travers l’obscurité. Sur le penchant de la colline, se distinguaient les murs grisâtres de la maison des champs des Sulpiciens, dont les tours formidables rappellent encore le temps où cette terre n’offrait nulle sécurité pour l’humble foyer, que ces ennemis sanguinaires attaquaient souvent à l’heure même où, rassemblée autour de lui, une famille goûtait les douceurs du repos et de la société domestique.

Après avoir reconnu que leur marche n’avait pas été suivie, Maraka pénétra dans les broussailles qui couvraient la rive escarpée, et, tirant un léger canot du milieu des roseaux où elle l’avait soigneusement caché, dit quelques mots à son compagnon, saisit les pagaies, et s’assit dans la petite nacelle. Yakouprit Aimée dans ses bras, la posa dans le fond du canot, la tête appuyée