Page:Le Salmigondis tome 1 1835.djvu/431

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sées par la vue de deux personnes qui, de la rive opposée, paraissaient examiner attentivement le lieu qu’elle occupait avec sa fille.

Maraka se leva, sortit du bosquet, s’avança sur le bord du fleuve et se tint debout pendant quelques minutes de manière à pouvoir être aperçue dans le cas où elle serait en effet l’objet de l’attention de ces étrangers. À peine était-elle restée un instant à cette place, qu’elle vit le même signal qui les avait averties de l’arrivée de Bougainville, le jour de la malheureuse expédition d’Aimée. Étonnée, inquiète, la bonne femme pensa que ce pouvait être Gaston qui avait quelque chose à lui dire. Dans cette supposition elle aurait voulu aller à lui, mais elle n’osait s’éloigner de sa fille. Toutefois la trouvant profondément endormie et à l’abri de tout danger, elle céda enfin au désir de connaître la cause de ce signal inattendu ; en un moment son canot fut lancé et rasa les vagues avec rapidité comme un oiseau de mer.

Quand Aimée se réveilla, le couchant n’était plus éclairé que par les teintes rougeâtres du crépuscule, et les oiseaux des forêts commençaient leur chant du soir. Elle chercha des yeux