Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/296

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En présence de telles nouveautés, qui mériteraient d’être contées à merveille, devant ces énigmes que je lisais et relisais, je demeurai tout ignorant de leur sens fort ambigu. Tant est-il que je n’osai rien entreprendre ; mais, frappé de crainte en ce lieu sombre mal éclairé par la lueur des lampes, stimulé, d’ailleurs, du désir d’aller admirer la porte triomphale, j’eus plus d’une bonne raison pour ne pas demeurer là, et je m’en fus vers la sortie du plus vite qu’il me fut possible, sans autre projet que celui de revenir, de toute façon, après avoir examiné la porte, afin de contempler tout à loisir cette œuvre merveilleuse d’hommes de génie. Descendant l’escalier, je sortis du monstre sans viscères, invention inimaginable, excès de l’esprit d’entreprise et de l’audace humaine. On ne peut se figurer quels trépans ont percé une pierre aussi dure et aussi compacte, quels outils ont creusé une matière aussi rési-