Page:Le Songe de Poliphile - trad. Popelin - tome 1.pdf/302

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qu’est la frise, et ne pas s’en tenir, pour cette raison, à la symétrie imposée.

Un carré parfait régnait sur cette première corniche ; il avait ses côtés égaux à la longueur du versant que faisait celle-ci au-dessus de l’aplomb des colonnes. En le divisant en deux parties égales, chacune de ces parties avait la largeur de la corniche supérieure. Ce carré était répété de l’autre côté du monument. L’espace intermédiaire, situé exactement au-dessus de l’ouverture de la porte, comprenait sept parties, dont celle du milieu formait une niche dans laquelle était installée une statue de nymphe. Trois de ci, trois de là étaient placées de chaque côté.

Il était facile de déterminer la saillie de la corniche supérieure. En construisant un carré dont le côté était égal à la largeur de cette corniche, et en menant une diagonale, celle-ci donnait la mesure de la saillie. Maintenant, en prenant dans son ensemble toute la figure composée des vingt-quatre carrés, dans laquelle est comprise celle du demi-carré superposé, il est évident qu’elle donne un carré et demi. En traçant dans le demi-carré cinq lignes droites horizontales équidistantes, on obtiendra six divisions égales. Au point milieu de la cinquième ligne supérieure, le faîte du fronton se montre régulièrement. De ce point, menant une ligne oblique au point où se trouve coupée celle qui détermine la corniche, on aura l’inclinaison voulue des lignes du fronton, dont les bords s’ajustent exactement avec la cymaise de la corniche rampante. Enfin, le fronton concordait parfaitement avec les moulures de l’élégante corniche, dont le premier rang était en relief sur le plan rectangulaire, et dont le dernier, denticulé, enfermait le plan triangulaire.

La susdite porte était bâtie, avec le plus grand soin, en pierres équarries parfaitement polies, et dans la masse desquelles les figures saillantes ne trahissaient